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L’équipe

Le Fonds de Dotation Agnès & André Ulmann est né de leur souhait de soutenir des actions en accord avec leurs valeurs.

Les Fondateurs

Médecin rhumatologue, Agnès Ulmann  a longtemps travaillé à l’hôpital avant de s’installer dans son propre cabinet. Engagée très tôt pour la défense du droit à l’avortement, elle a signé en 1973 le manifeste des 331 médecins en faveur de l’avortement publié par le Nouvel Observateur. 
 
André Ulmann a commencé sa carrière à l’hôpital Necker à Paris. Il a ensuite rejoint le groupe pharmaceutique Roussel Uclaf, où il a développé le RU 486, puis il a fondé HRA Pharma, société qui a développé et mis sur le marché la première contraception d’urgence..

Le responsable des programmes

Jean-Bernard Delbarre a travaillé avec André Ulmann dans la fondation HRA Pharma. Il propose des projets et va sur le terrain pour leur mise en place.  

Le Conseil d’Administration

Le conseil d’administration du fonds de dotation est composé de :

  • André Ulmann, Président
  • Agnès Ulmann
  • Cécile Ulmann
  • Catherine Dunand

Le Jury de sélection des projets

Composé de sept membres, il se réunit régulièrement pour évaluer les projets et choisir ceux qui seront financés. En font partie:

  • André Ulmann
  • Agnès Ulmann
  • Cécile Ulmann
  • Catherine Dunand
  • François Jacquemin-Verguet
  • Dominique Israel-Biet
  • Alexandre Brachet
  • Blandine Grosjean

Interview d'Agnès et André Ulmann

Quel est votre parcours professionnel ?

Agnès : Je viens d’une famille médicale, je ne sais pas si ça m’a influencée, mais enfin, j’ai choisi la médecine sans aucune hésitation. C’est ce que je voulais. J’ai fait une carrière médicale classique. J’ai été médecin, interne, chef de clinique. Je suis restée à l’hôpital assez longtemps, et ensuite je me suis installée comme rhumatologue en Seine Saint Denis, aux Lilas. J’ai aussi travaillé pour un laboratoire et pour une compagnie d’assurance médicale lorsque les médecins avaient des problèmes médico-légaux avec leurs patients. 

André : Je suis enfant de médecin, mes deux parents sont médecins. Je n’ai pas non plus eu de doute, je savais que je ferais de la médecine, c’est ça qui m’intéressait. J’ai même à une époque remplacé mon père installé en Seine Saint Denis. J’ai ensuite fait une carrière hospitalière, en néphrologie, avant de me tourner vers la recherche et développement.. 


Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser plus particulièrement à la santé des femmes ?

Agnès : Lors des gardes on voyait énormément de femmes, jeunes ou moins jeunes, qui venaient pour des avortements provoqués. C’est par ce biais que je me suis intéressée à l’avortement, et au droit à l’avortement. 

Par ailleurs, dans l’hôpital où j’étais, il y avait une cellule très active de médecins qui pratiquaient des avortements, illégalement à l’époque. Et c’est dans ce cadre là qu’ils ont demandé, à ceux qui acceptaient, de signer un manifeste [le manifeste des 331 médecins en faveur du droit à  l’avortement publié en 1973 par le Nouvel Observateur]. Pour les médecins, c’était risqué puisque c’était encore illégal.

André : Nous étions une très petite minorité à nous intéresser à l’avortement, ce n’était pas exactement la tasse de thé des étudiants en médecine. Pendant mes gardes de réanimation en néphrologie à l’hôpital Necker je voyais souvent des femmes qui avaient eu des septicémies et qui se trouvaient en insuffisance rénale aiguë après un avortement. 

Quand je suis entré au laboratoire Roussel, il se trouve qu’on m’a confié le développement et la supervision du RU 486 (dite « pilule abortive »). Je me suis trouvé, du jour au lendemain, à développer ce médicament, ce que j’ai fait pendant dix ans de ma vie, avec de nombreux combats internes comme sociétaux, qui avaient fort peu de choses à voir avec le développement clinique.

J’ai ensuite créé mon propre laboratoire en 1996, HRA Pharma, parce que je voulais développer une pilule du lendemain. Cela manquait et c’est ce que nous avons fait : nous avons développé une pilule du lendemain, Norlevo qui est maintenant connu et largement accessible sans ordonnance, ce qui a changé la vie de nombreuses femmes. Cela a aussi permis au laboratoire de se développer et de connaître un vrai succès. J’ai finalement vendu la société à des investisseurs mieux capables d’en poursuivre et d’en amplifier le développement.


Quelle est la genèse du fonds A&A ?

André : Nous avons décidé de consacrer une partie de la vente de HRA à un fonds de dotation. 

Agnès : C’est pour faire en sorte qu’une partie de cet argent puisse être utilisé à des actions socialement utiles, sur des thèmes qui nous tiennent à cœur; la santé de la femme, la contraception, la défense des droits des femmes, l’éducation des enfants, la qualité de l’eau…  

André : Nous tenions également à consacrer environ la moitié des ressources allouées au fonds à des projets basés en France, où les difficultés sont nombreuses, et l’autre moitié à des projets à l’international.


Comment choisissez-vous les projets que vous soutenez ?

André : Nous avons une charte. Nous voulons intervenir sur des projets entièrement laïcs dans leur mission et leur financement, sans aucune implication religieuse, sans aucune implication politique. Les combats qu’Agnès et moi avons menés dans le passé pour faire prévaloir le droit à l’avortement ont laissé leurs traces. 

Nous évaluons si l’organisation qui veut faire un projet en a les moyens techniques et humains. Il faut que ce soit faisable. Et nous demandons un rapport d’activité.

Agnès : Ce que nous apprécions particulièrement  c’est de soutenir des projets qui permettent aux personnes qui y participent de devenir autonomes et de grandir. C’est ainsi que nous avons choisi la devise du fonds : Accompagner et Autonomiser, avec deux A, comme Agnès et André.


Quel est le projet du fonds qui vous paraît le plus emblématique de votre action ?

Agnès : La construction d’écoles pour des jeunes dans des endroits d’Afrique où il n’y en a pas encore !

André : La salle de classe à Mbour, au Sénégal, c’est peut-être le projet emblématique. Il a bien avancé, on a vu les locaux, on est contents.


Quel serait le projet qui que vous rêveriez de soutenir ?

Agnès : Le projet idéal, pour moi, concerne les enfants. Je considère que les enfants qui n’ont pas le droit à l’éducation, même en maternelle ou en CP, voient leur avenir compromis. Pouvoir donner un avenir à des enfants, cela me semble essentiel. 

André : Nous tenons aussi à financer des projets sur le territoire français; les situations de détresse sont souvent à nos portes, il faut être à l’affût de ces réalités pour soulager ce qui peut l’être.


Quel message voulez-vous porter ?

André : L’argent que nous mettons dans ce fonds de dotation vient d’argent gagné dans l’industrie pharmaceutique, en répondant à un besoin médical réel, qui a changé la vie des femmes. Quelque part, je vis avec une énorme frustration : quand on est dans l’industrie pharmaceutique, on est « des monstres ». Il ne fait aucun doute  qu’un certain nombre de comportements pharmaceutiques sont scandaleux et criminels. Et pourtant de nombreuses firmes pharmaceutiques ont développé des produits tout à fait importants qui ont considérablement augmenté l’espérance ou la qualité de vie des gens. Dans les contextes de crise sanitaire, tout le monde se tourne d’ailleurs vers l’industrie en exigeant des solutions immédiates !

Et donc, le message que je veux faire passer est le suivant : oui  nous avons généré du profit à partir de médicaments qui ont eu un vrai impact social, et oui notre morale et notre éthique sont réelles. Enfin, j’espère que cet impact social restera bien visible et vivant grâce à ce fonds de dotation.

Agnès : Nous avons créé ce fonds de dotation sans arrière pensée. Dans la vie, en tant que médecins, en tant que tout, nous avons toujours voulu être tournés vers les autres.